Sexe et compétition

Je voudrais vous faire partager la dernière chronique de Roland Surugue médecin fédéral de la FFAM intitulée Sexe et compétition sportive : indication ou contre-indication ? 
Sans entrer dans tout l’exposé je vais en faire la synthèse car je vous sens impatient de connaître la réponse.
Bien que nous évitons d’aborder le sujet lors de nos sorties, et vous connaissant très cultivé en la matière, les anciens comme les plus jeunes sont imprégnés par d’anciennes croyances datant de la Grèce antique jetant l’opprobre sur l’activité sexuelle lors des joutes olympiques.
Certains pensent encore que dans l’implication de notre pratique sportive, une attitude de chasteté s’impose : La performance au lit serait au détriment de la performance sur nos machines.
Un article publié peu avant les Jeux de Rio, dans la revue « Frontier in Physiology » par des chercheurs européens fait le résumé des diverses études des cinquante dernières années, concernant les conséquences de l’activité sexuelle sur la performance athlétique :

« Le verdict est net : il n’y a aucun impact évident, la large majorité des études excluent tout effet négatif de l’activité sexuelle dans les 24 heures précédant l’épreuve sportive, autant sur la performance aérobie, que sur la performance musculaire. De même, il n’est pas retrouvé de différence sur la capacité de concentration mentale.

Chez l’homme, on ne retrouve aucun effet négatif sur les niveaux sanguins de testostérone à court ou moyen terme, la tendance serait plutôt positive sur le long terme. Une étude montre qu’il y aurait un léger changement sur la phase de récupération après performance, mais ceci n’apparaît pas si une période de deux heures sans sexe est observée avant l’épreuve. Après tout, bien qu’il s’agisse d’une forme d’exercice, il n’est pas extrême (sur la base de 20 à 30 mn, cela correspond à une course d’échauffement, ou la montée de quelques étages). Pour des Olympiens au mieux de leur forme, c’est de la rigolade !

Une étude concernant des athlètes féminines a conclu à une diminution des douleurs et courbatures musculaires après l’épreuve sportive en cas d’activité sexuelle avant l’épreuve. Ceci est probablement le bénéfice lié à la production d’endorphines lors d’une relation satisfaisante.

En général, on constate un impact positif de l’activité sexuelle la nuit précédant la compétition sur le niveau de performance. Plus particulièrement, du point de vue psychologique, au bénéfice d’un effet relaxant qui peut aider à mieux gérer le stress lié à l’épreuve sportive, ceci en endurance et aussi améliorer la concentration.

Il reste important de préserver la qualité et quantité du sommeil avant l’épreuve. A ce titre, l’acte sexuel peut être un excellent inducteur d’un sommeil réparateur : on doit alors bien se connaître et bien programmer….
Parallèlement, l’abstention d’abus de tabac, d’alcool, de drogues diverses trop souvent associés à l’acte sexuel reste la règle.

Enfin pour finir, la pratique régulière d’un sport fait-elle de vous un(e) meilleur(e) amant(e) ?

Oui ! Certainement car l’exercice physique régulier est bon pour l’activité sexuelle. La circulation en est améliorée, ainsi que la libido, et cela favorise la sécrétion de testostérone chez l’homme. Chez la femme, la stimulation sympathique liée à l’exercice est connue pour booster la libido.

Conclusion

• Pas de démonstration d’effet négatif
• Laisser tomber les anciennes croyances religieuses et culturelles
• Ne pas frustrer sa compagne ou son compagnon